Présentation de l’ouvrage « A la croisée de collections d’art entre Asie et Occident »

Marie Laureillard, spécialiste d’histoire culturelle chinoise moderne (littérature et arts visuels), enseignante-chercheuse à Lyon 2 et à l’Institut d’Asie orientale (IAO) de Lyon et membre du Conseil d’administration d’Asie-Sorbonne, et Cléa Patin, japonologue et sociologue à Lyon 3 et à l’Institut d’Asie Orientale, nous feront l’honneur de leur présence virtuelle et nous présenteront son ouvrage publié aux éditions Hémisphères, en 2019.

L’ouvrage vise à identifier les types de collectionneurs et à cerner les mécanismes à l’œuvre dans la constitution des collections, l’achat d’œuvres et les politiques muséales, selon une approche interdisciplinaire mêlant histoire de l’art, esthétique, anthropologie, sociologie, économie ou politique. Comment une société perçoit-elle l’art d’une autre société ? Et aujourd’hui, comment la mondialisation influence-t-elle cette perception : les frontières ne tendent-elles pas à s’estomper, les différences entre les arts à se dissoudre ? Enfin, l’ouvrage révèle comment la collection est liée au marché de l’art et peut inclure certains enjeux identitaires pour lesquels on est souvent prêt à payer le prix fort. Ainsi, la collection nous permet d’entrer dans un imaginaire individuel ou collectif inscrit dans un lieu ou une époque donnés, l’Asie ou l’Occident, hier ou aujourd’hui, révélant la vision que l’on a de soi ou de l’autre.

Cet événement appartient à la série des Rencontres Asie-Sorbonne. Il prendra la forme d’une présentation de 45 minutes, suivie d’un échange.

Rencontre avec Marie Laureillard et Cléa Patin

Laurent Gédéon « Les grandes puissances et la mer de Chine méridionale »

La mer de Chine méridionale occupe une position médiane entre le Pacifique-Nord et l’océan Indien. Point de passage obligé entre ces deux océans auxquels la relie les deux détroits de Malacca et Luzon, elle revêt une valeur hautement stratégique. Depuis quelques années, on voit s’y multiplier les passages de navires relevant de marines extrarégionales. Cette présence régulière témoigne de la préoccupation croissante de plusieurs grandes puissances navales face à la politique menée par la RPC depuis le début des années 2010 dans cet espace maritime et, plus largement, en direction de l’espace océanique.

Laurent Gédéon « Géopolitique du Moyen-Orient »

Le Moyen-Orient représente une région hautement complexe sur le plan géopolitique, tant par le nombre des acteurs présents qu’en raison de la multiplicité des enjeux et des territoires concernés. Compte tenu de cette réalité, il apparaît pertinent de parler « des géopolitiques » du Moyen-Orient. Cette conférence abordera quelques-unes des problématiques les plus saillantes propres à cette région ainsi que les stratégies plurielles mises en œuvres par plusieurs puissances régionales et extrarégionales rivales afin d’y pérenniser leur influence.

Laurent Gédéon « Le CPEC : un enjeu géostratégique croissant »

10Lancé en 2015, le China-Pakistan Economic Corridor (CPEC) est un gigantesque projet de développement d’infrastructures d’un montant de près de 60 milliards de dollars. Il vise à renforcer l’économie pakistanaise tout en désenclavant les provinces de l’ouest chinois. Caractérisé par une ouverture vers l’espace maritime à travers le port de Gwadar, il représente une véritable jonction entre les routes de la soie terrestres et maritimes. Facteur d’intégration régionale, le CPEC soulève néanmoins de nombreux questionnements quant à ses conséquences économiques, géostratégiques et géopolitiques.

Laurent Gédéon : « Vietnam : un creuset de la géopolitique occidentale »

Vendredi 07 février 2020
CCI Ille-et-Vilaine
(2 Avenue de la Préfecture – 35042 RENNES)

L’association P.R.I.S.M.E., des étudiants du Master A.I.P.M.E. de l’Université de Rennes 1, en partenariat avec le WTC Rennes-Bretagne, et le Comité Bretagne des CCE, vous proposent son 6ème Workshop sur le contexte des affaires internationales. L‘objectif de cet atelier est le partage d’idées, d’expériences, de témoignages et d’outils, dont les participants, chefs d’entreprise, décideurs ou étudiants, sauront évaluer la pertinence au regard de leurs différents projets d’internationalisation.

THÈME DU WORKSHOP : LE VIETNAM
« La signature de l’ALE et de l’API3 est l’un des moments historiques importants au cours des 30 ans de relations entre le Vietnam et l’UE » a annoncé le Vice-ministre permanent aux affaires étrangères, M. Bùi Thanh Son, à l’issue de la signature de l’Accord de libre-échange Vietnam-UE (EVFTA), le 30 juin 2019 (Nhân Dân, 01/07/19).

Les accords ratifiés avec l’UE constituent, en quelque sorte, le relais des négociations interrégionales entre l’UE et l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), engagées en 2007, mais qui ont marqué une pause à compter de 2009, avec le recul mondial des négociations multilatérales. Avec la signature de l’EVFTA, l’UE a signé des ALE avec 3 autres pays asiatiques (Japon, République de Corée, Singapour), créant ainsi les conditions d’une coopération économique et commerciale interrégionale ASEAN – UE.

Sachant que le Vietnam est le deuxième partenaire commercial de l’UE au sein de l’ASEAN, ces accords vont permettre de fluidifier, en réduisant les barrières tarifaires, les interdépendances commerciales entre ce nouveau « dragon » et l’Europe. Les bénéfices sont prévisibles pour les deux signataires, car les entreprises vietnamiennes voient leurs exportations dépendre de l’UE (électronique, textile, meubles, fruits de mer). Par ailleurs, le pays reçoit chaque année environ 1,5 milliards d’euros d’investissements directs étrangers européens. D’ailleurs, dès l’entrée en vigueur de l’accord, le Vietnam a annulé 48,5% de ses taxes d’importation sur les produits européens, selon le Ministère vietnamien des Finances. Et, après 10 ans, 99% de ces taxes seront annulées. Enfin, l’importance de l’accord est perceptible au regard de l’activisme de l’assemblée nationale vietnamienne, qui s’est employée à élaborer une feuille de route pour la révision de lois importantes telles que le Code du travail et la Loi sur la propriété intellectuelle.

Journée FELiCiTE | François Guillemot

Journée FELiCiTE | François Guillemot : « Genèse d’une recherche sur les femmes et la guerre au Viêt-Nam » / Emilie Fernandez : « Traduire Our Women On The Ground »

La journée se déroule en 2 temps : séminaire le matin et atelier l’après-midi.

9h30-12h, Séminaire de traductologie féministe

Intervenant : François Guillemot, historien spécialiste du Viêt Nam contemporain et ingénieur de recherche à l’IAO. Il viendra nous parler de son ouvrage Des Vietnamiennes dans la guerre civile. L’autre moitié de la guerre 1945-1975 paru en 2014 aux éditions Les Indes savantes.

Discutante : Léa Buatois (Agathe Senna). Normalienne de l’ENS de Lyon, ses recherches portent sur l’histoire de l’anarchisme chinois comme courant intellectuel au début du vingtième siècle et sur l’historiographie de ce mouvement en Chine, ainsi que sur l’émergence du féminisme chinois comme langage politique et ses rapports avec les rhétoriques nationalistes au début du vingtième siècle.

Résumé : L’émergence d’une connaissance académique sur le genre et la guerre au Viêt-Nam peut être datée de la fin des années 1990 lorsque le conflit régional avec le Cambodge se termine et que la politique de Renouveau culturel s’affirme. C’est à partir de cette décennie que des autrices et auteurs explorent l’histoire des Jeunesses de choc, une formation fondée en 1950 pour la logistique de guerre et mobilisée pendant les trois périodes de conflit (1950-1955, 1965-1975, 1979-1989). Formés de plus de 50% de jeunes femmes, ces groupements ont joué un rôle décisif dans la victoire communiste notamment sur la Piste Hô Chi Minh.

A la fin des années 2000, des initiatives sont prises par des chercheuses à Hô Chi Minh-Ville pour mener des investigations dans une perspective transnationale. Ainsi fut créé le groupe de recherche Gender And Society de l’université privée Hoa Sen, université dirigée par l’historienne Bui Tran Phuong, organisatrice d’un colloque international interdit par les autorités. Notre ouvrage sur « l’autre moitié de la guerre » s’inscrit dans ce contexte particulier et reflète précisément les difficultés qu’ont les témoins ou acteurs/actrices de cette guerre (écrivain·es, soldat·es, représentants politiques, corps médical …) à mettre des mots sur une guerre fratricide particulièrement destructrice lors de laquelle on a fait peu de cas du destin des femmes.

Cette difficulté à dire la vie quotidienne sur le théâtre des opérations militaires, à parler de la souffrance et de la brutalité de la guerre, se retrouve dans l’expression même du texte. Nous nous appuierons sur quelques exemples pour démontrer l’émergence du genre dans la littérature sur la guerre du Viêt-Nam et comment l’expression de l’indicible apparaît en filigrane dans certains textes d’écrivaines (Lê Minh Khuê, Duong Thu Huong, Vo Thi Hao) ou dans les études d’anciens responsables des Jeunesses de choc comme Nguyên Van Dê et Dông Sy Nguyên ou dans le témoignage du chirurgien Lê Cao Dai.

14h-16h. Atelier de traduction féministe

Emilie Fernandez présentera son projet de traduction de Our Women On The Ground. Il s’agit d’un recueil de 19 textes écrits par des femmes journalistes d’origine arabe sur leurs années de reportage au Moyen-Orient. Ces récits ont été recueillis et édités par Christiane Amanpour, correspondante internationale en chef de CNN, et Zahra Hankir, journaliste libano-britannique.

Plus d’informations : https://felicite.hypotheses.org/2338

The Language of Slavery in Late Imperial China: Translation, comparison, contextualization

Slavery was a word/concept with many meanings in the pre-modern period: chattel ownership in colonial plantations; civil subjection to a tyrant; the constraint of religious liberty; the subjugation of women; unfree white labour, especially during industrialisation. Are such overlaps common across time and space? Were there other meanings that were commonly invoked and what other terms were used to avoid the multivalency?

The workshop hopes to draw on the History Department’s considerable strength in research and teaching on slavery to map the varieties of its linguistic meanings and chart their rise, intensity and history across time and space.

We could similarly explore the intersections between its different meanings. Thus, although ‘slavery’ was invoked by subjugated groups, we could explore how far such groups saw real similarities between each other and identified with each other’s struggle. When Judith Drake or Mary Wollstonecraft, in the early and late eighteenth century, compared the position of many women to African slaves, how far did they identify with the latter? Was the language of civil and religious slavery entirely sealed off from the Atlantic world slavery which was rising in importance at exactly the same time, or rather why was it for some and not others? What terminology or strategies, conscious or subconscious, were used to intertwine or to disentangle the varieties of slavery? Moreover, how far did any intersectionality vary according to time and place? Was ‘French slavery’ symptomatic of English prejudice and was the term similarly charged in France (and elsewhere in Europe)? And how did global perspectives on slavery differ – did non European nations and empires have different languages/conceptions and did their interaction with other regions create new conceptual linkages?

Our focus will be on the pre-modern world up to the nineteenth century but do similar questions apply for ‘modern slavery’? Article 4 of the 1948 UN declaration of Human Rights states that “No one shall be held in slavery or servitude; slavery and the slave trade shall be prohibited in all their forms.” What implications do the multivalency of the term and the issue of intersectionality have for today?

The discussion will primarily be one between colleagues, at all stages of their career, but we shall also be joined by a guest, Claude Chevaleyre, who co-ordinates a research group in Bonn on “Beyond Slavery: Dependency in Asian History” and can offer us a different/complementary perspective.

On the day, contributors may be asked to summarise their points very briefly but the stress will be on discussion. Depending on how the workshop proceeds, we might think about producing a collaborative article from the texts and conversation.

More Information : https://warwick.ac.uk/fac/arts/history/ecc/events/slavery/