Poésies de Chen Li : Cartes Postales pour Messiaen

Poésies de Chen Li, choisies, traduites du chinois (Taiwan) et présentées par Marie Laureillard, éditions Circé, 2017.

Le titre d’un recueil de poésie, parce qu’il tient la corde dans l’acte de dire et de nommer, agit sur le lecteur comme un fruit du dragon sur un plateau de fruits coupés, colorant, par contact ou par contraste, l’ensemble des poèmes regroupés dans un même ouvrage. Cartes postales pour Messiaen, recueil de poèmes de l’auteur taïwanais Chen Li (陳黎) publié en mai 2017 aux éditions Circé dans une nouvelle collection « Poésie de Taïwan », prend ainsi d’emblée une teinte musicale.

La sélection effectuée par Marie Laureillard, traductrice attitrée de Chen Li pour le français et directrice de cette nouvelle collection, n’est pour l’essentiel pourtant pas inédite. Mais là où Les Confins de l’île, premier recueil en français du poète paru en 2009 chez Tigre de Papier et que l’on devait à la même traductrice, insistait sur l’exploration par l’auteur des différents visages d’un Taïwan métissé et sur les jeux d’une poésie visuelle, la composition est ici légèrement différente. Oui, sans doute est-ce la force du titre : le lecteur tend l’oreille, aussitôt frappé par l’omniprésence du thème musical.