Guillemot François, « Viêt-Nam, de la "guerre du peuple" à la "guerre civile révolutionnaire". Discours et pratiques polémologiques », in Henry Laurens & Anne Cheng (dir.), La violence politique vue par les historiens du Moyen- et de l’Extrême-Orient, Paris, Hémisphères, 2023, p. 137-197.
La guerre du Viêt-Nam, conflit emblématique du XXe siècle, a mis à rude épreuve sa population à travers une guerre civile de 30 ans entre 1945 et 1975. Mais que sait-on finalement des pratiques polémologiques de cette guerre d’unification aux multiples strates ? Ce chapitre questionne la catégorie “guerre civile” et les violences de guerre dans le cadre du conflit vietnamien entre 1945 et 1975, il en établit une brève généalogie. Il s’agit de comprendre comment “la guerre du peuple”, théorisée par le général Vo Nguyên Giap dans un ouvrage célèbre, se transforme peu à peu en “guerre civile révolutionnaire” au Sud dans le contexte de la guerre froide, de la rupture sino-soviétique et du communisme de guerre. Avec la primauté donnée à la “violence révolutionnaire”, on observe que deux polémologies se sont concurrencées et croisées pour le leadership de la guerre. Ce glissement vers la stratégie de la lutte à outrance ne fut pas sans conséquences pour le coût général du conflit et questionne encore aujourd’hui la réconciliation nationale. [Lire la suite]
La guerre du Viêt-Nam, conflit emblématique du XXe siècle, a mis à rude épreuve sa population à travers une guerre civile de 30 ans entre 1945 et 1975. Mais que sait-on finalement des pratiques polémologiques de cette guerre d’unification aux multiples strates ? Ce chapitre questionne la catégorie “guerre civile” et les violences de guerre dans le cadre du conflit vietnamien entre 1945 et 1975, il en établit une brève généalogie. Il s’agit de comprendre comment “la guerre du peuple”, théorisée par le général Vo Nguyên Giap dans un ouvrage célèbre, se transforme peu à peu en “guerre civile révolutionnaire” au Sud dans le contexte de la guerre froide, de la rupture sino-soviétique et du communisme de guerre. Avec la primauté donnée à la “violence révolutionnaire”, on observe que deux polémologies se sont concurrencées et croisées pour le leadership de la guerre. Ce glissement vers la stratégie de la lutte à outrance ne fut pas sans conséquences pour le coût général du conflit et questionne encore aujourd’hui la réconciliation nationale. [Lire la suite]