Ebisu n° 53 – 1914-1918, une guerre mondiale ? La perspective japonaise

"1914-1918, une guerre mondiale ? La perspective japonaise", dossier coordonné par Nicolas Mollard et Arnaud Nanta. EBISU, n° 53 (2016).

L’histoire de la Première Guerre mondiale ne revêt pas le même sens dans le monde européen et dans le monde est-asiatique. C’est en Europe qu’eurent lieu les affrontements, dans leur quasi-totalité. C’est aussi en Europe que se trouvaient les principaux belligérants et les enjeux primordiaux. Dans la dynamique du conflit, l’Asie orientale ne joua qu’un rôle secondaire, d’autant qu’une importante partie de la région (Indochine, Philippines, Corée, Taiwan, Micronésie) était sous le joug colonial des grandes puissances. La situation de la jeune République de Chine, semi-colonisée et en voie de fractionnement, n’était guère meilleure. Hormis le Japon et la Russie, la région ne comptait pas de véritables « acteurs de l’histoire ». En outre, les deux pays étant alliés et combattant tous deux du côté de la France et du Royaume-Uni, il n’y eut guère d’engagements dans la zone Asie-Pacifique en dehors des promptes victoires japonaises sur les positions allemandes. Aussi l’Asie orientale a-t-elle été peu considérée par les historiens. Au mieux a-t-on étudié les effets du conflit sur les populations asiatiques ou, dans le cas du Japon, mesuré sa participation directe...

EBISU, n° 53 (2016).

L’histoire de la Première Guerre mondiale ne revêt pas le même sens dans le monde européen et dans le monde est-asiatique. C’est en Europe qu’eurent lieu les affrontements, dans leur quasi-totalité. C’est aussi en Europe que se trouvaient les principaux belligérants et les enjeux primordiaux. Dans la dynamique du conflit, l’Asie orientale ne joua qu’un rôle secondaire, d’autant qu’une importante partie de la région (Indochine, Philippines, Corée, Taiwan, Micronésie) était sous le joug colonial des grandes puissances. La situation de la jeune République de Chine, semi-colonisée et en voie de fractionnement, n’était guère meilleure. Hormis le Japon et la Russie, la région ne comptait pas de véritables « acteurs de l’histoire ». En outre, les deux pays étant alliés et combattant tous deux du côté de la France et du Royaume-Uni, il n’y eut guère d’engagements dans la zone Asie-Pacifique en dehors des promptes victoires japonaises sur les positions allemandes. Aussi l’Asie orientale a-t-elle été peu considérée par les historiens. Au mieux a-t-on étudié les effets du conflit sur les populations asiatiques ou, dans le cas du Japon, mesuré sa participation directe...

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