Jokowi, « l’Obama indonésien », face à l’oligarchie et à l’intolérance religieuse

23 April 2019 par Admin IAO
ENTRETIEN sur le Point. Le président du plus grand pays musulman au monde rempile pour un second mandat. Mais ses défis sont immenses, analyse le spécialiste Rémy Madinier, Chargé de recherche CNRS, membre de l'Institut d'Asie Orientale à Lyon. Par 
Rémy Madinier
Rémy Madinier

Avec son éternelle chemise blanche, le pragmatique Joko Widodo, surnommé Jokowi ou « l’Obama indonésien » tant sa ressemblance avec l’ancien chef d’État américain est troublante, savoure sa réélection pour cinq ans. Il est quasiment assuré d’avoir remporté l’élection présidentielle en Indonésie, la troisième démocratie au monde, où 192 millions d’électeurs votaient mercredi 17 avril. Jokowi aurait recueilli environ 55 % des voix, contre 45 % pour le général Prabowo, proche des milieux musulmans conservateurs.

Ce musulman modéré semble devoir sa victoire davantage aux nombreuses erreurs et gaffes de son adversaire populiste qu’à son bilan en demi-teinte. Dans un pays où les 17-35 ans représentent 40 % des électeurs, Jokowi a tenté d’amadouer cette population en organisant des concerts, notamment de heavy metal, un style musical dont il est fan. Sa victoire à peine savourée, il va devoir relever des défis immenses, lui qui a misé sur un plan d’inspiration keynésienne avec des investissements dans les infrastructures. Il devra notamment gérer la montée de l’islam radical dans l’archipel mosaïque de 17 000 îles et 260 millions d’habitants. Entretien avec le spécialiste de l’Indonésie Rémy Madinier, chercheur au CNRS et auteur de L’Indonésie, entre démocratie musulmane et islam intégral (éditions Karthala).

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