La nuit à la croisée des arts et des cultures : perceptions, imaginaires, représentations

04 May 2021 par Admin IAO
Séminaire Langarts

Vendredi 21 mai 2021 10h00-13h00, en visioconférence
Organisé par Marie Laureillard et Patrick Otto

Sur l'inscription : langarts@orange.fr
La nuit à la croisée des arts et des cultures : perceptions, imaginaires, représentations

Programme

 La nuit dans le cinéma chinois : de la réalité à la métaphore par Luisa Prudentino

La nuit au cinéma semble être un des motifs esthétiques le plus sujet aux modes, aux évolutions techniques et aux interprétations -ces dernières étant particulièrement mises en avant dans le cinéma chinois. La nuit se prête à tellement d’interprétations qu’elle confère à chaque film un caractère unique où la « métaphore du noir » souligne le message du réalisateur, le sublime ou encore le détourne.  Dans les films chinois, bien avant Wong Kar-wai, on décèle la présence d’un rapport au monde spécifiquement nocturne décliné à travers le temps, l’espace et l’Autre – rapport totalement diffèrent des représentations occidentales. Enfin, une étude de la nuit au cinéma ne peut ignorer la révolution du numérique, qui tend à séparer les êtres non pas par un contre-jour, mais en les découpant avec toute la précision qu’offre une profondeur de champ étendue. Dans cette perspective, les nouvelles générations de cinéastes proposent une exploration cinématographique qui propose une perception tout à fait originale de la nuit.

Luisa PRUDENTINO est sinologue, spécialiste du cinéma chinois. Auteure de nombreux articles et essais sur le sujet, elle publie Le regard des ombres en 2003, son premier ouvrage entièrement consacré au cinéma chinois contemporain. Aujourd’hui, elle est chercheuse à l’Université d’Artois et enseigne également l’histoire du cinéma chinois à l’INALCO (Paris) et à l’Institut des Sciences Politiques du Havre.

Des scènes de nuit en couleur dans le cinéma de Stanley Kubrick à l’hypothèse d’un nocturne cinématographique par Judith Langendorff

Si le cinéma de Stanley Kubrick se singularise par l’usage de grands angulaires et d’images souvent très claires, d’une précision remarquable, qui lui viendrait de ses expériences premières comme photographe et réalisateur de documentaires, le versant nocturne de ses films est plus ambigu. Le cinéaste semble s’être attaché au cours de ses films, depuis 2001 : L’Odyssée de l’espace (1968) jusqu’à Eyes Wide Shut (1999), à créer une lumière diurne très claire et un éclairage nocturne plus spirituel, souvent bleu mais aussi, noir, sépia, mauve ou rouge. Seront analysées au cours de cette intervention des séquences bleues, invitation au sublime, mais aussi moments dramatiques, des séquences rouges, rencontre avec la mort,  des séquences noires ou parcourues d’ondes de couleurs à consonances plus métaphysiques.

Judith LANGENDORFF, docteure en études cinématographiques et audiovisuelles de la Sorbonne nouvelle-Paris 3, qualifiée aux fonctions de maître de conférences en section 18 en 2019, est actuellement chargée de cours dans le département cinéma de cette université, après avoir exercé le métier d’acheteuse d’art pour la photographie. Son ouvrage sur Le Nocturne et l’émergence de la couleur : cinéma et photographie doit paraître le 27 mai 2021 aux Presses Universitaires de Rennes, dans la collection Aesthetica.

Plus d’informations : https://langarts.hypotheses.org/4460