La Route de la Soie en bande dessinée : regards artistiques et géopolitiques

21 June 2021 par Admin IAO
La dernière séance du séminaire des "Routes de la soie" se tiendra par visioconférence le

jeudi 24 mai entre 16 h et 18 h.

Lien de connexion: https://ceei.hypotheses.org/9461

Elle porte sur deux sujets distincts :

1. la première communication, de Marie Laureillard, fait suite à la séance sur les arts visuels.
2. l'autre communication, de Tristan Mauffrey, aborde la "rencontre entre deux extrêmes", les antiquités chinoise et romaine.

La Route de la Soie en bande dessinée : regards artistiques et géopolitiques
Marie Laureillard (Etudes chinoises, Université Lumière Lyon 2, Institut d’Asie Orientale)

Il y a plus de 2100 ans, Zhang Qian de la dynastie Han en Chine se rendit par deux fois en Asie centrale, ouvrant la porte à des échanges « amicaux » entre les pays traversés par une route commerciale qui allait bientôt se prolonger jusqu’en Europe. À l’occasion du Forum de coopération internationale « One Belt One Road » qui s’est tenu à Pékin en 2017, les éditions des bandes dessinées (Lianhuanhua chubanshe) ont sélectionné huit opuscules sous le titre Les liens de la route de la soie (Silu lianyun丝路连韵) afin de promouvoir la stratégie nationale du projet « One Belt One Road » porté par Xi Jinping. Nous souhaiterions analyser cet ouvrage tout d’abord d’un point de vue esthétique et sémiotique, mais également d’un point de vue politique et géopolitique. Nous étudierons par quels moyens (paratextes, esthétique avenante d’un dessin vivant et coloré, mode de traitement des thèmes, stratégies narratives) il transmet une vision idéalisée de l’histoire à des fins d’éducation et de propagande.

Marie Laureillardmaîtresse de conférences HDR en études chinoises, consacre ses recherches à l’art et la littérature de la Chine et de Taïwan à l’époque moderne et contemporaine, et particulièrement aux croisements du texte et de l’image. Elle est l’auteur de Feng Zikai, un caricaturiste lyrique. Dialogue du mot et du trait (L’Harmattan, 2017) et de Shanghai années 1930 : expressions artistiques dans trois revues d’avantgarde (Hémisphères, 2021). Également traductrice littéraire (Ye Lingfeng, Confessions inachevées, Serge Safran, 2020), elle coorganise un colloque sur la bande dessinée en Asie de l’Est à Lyon les 14 et 15 octobre prochains.

À l’autre bout de la Route de la Soie : imaginaires croisés de cultures éloignées (empire Han et empire romain)
Tristan MAUFFREY (Université Paris 3-Sorbonne, Littératures comparées)

À l’autre bout de la route de la soie : imaginaires croisés de cultures éloignées (empire han et empire romain)D’un bout à l’autre du continent eurasiatique, au début de notre ère, les deux entités politiques largement multiculturelles que l’on désigne comme empire romain et empire han n’ont pas établi de relations directes. Cela ne signifie pas pour autant que le monde romain et le monde chinois aient été indifférents l’un à l’autre : les denrées échangées par les routes de la soie, tout comme les récits des voyageurs, ont nourri des représentations imaginaires de cet autre lointain, dont la désignation, la description et la localisation apparaissent particulièrement fluctuantes dans les sources anciennes grecques,latines et chinoises. De qui s’agitil, alors, quand les Romains parlent de Seres, et qu’entendent les Chinois qui mentionnent le royaume de Daqin(大秦) ? Plutôt que d’assigner à ces termes des référents univoques, on se propose de lire de manière croisée quelquesuns des textes (poétiques, géographiques, historiques) qui, replacés dans le contexte ancien de leur énonciation, font apparaître des visions fantasmées, n’ayant en fait de sens que pour la culture qui les a produites.

Tristan Mauffrey est maître de conférences stagiaire en Littératures comparées à l’Université Sorbonne Nouvelle et membre du Centre d’Études et de Recherches Comparatistes dans cette université. Il travaille notamment sur les comparatismes entre antiquités grecque, romaine et chinoise. Sa thèse (2015) s’intitule «Narration poétique et mémoire héroïque dans la Grèce classique et dans la Chine préimpériale : fabriquer des savoirs traditionnels à partir de l’Iliade, de l’Odyssée et du Livre des Odes (Shijing)». Il a récemment contribué au volume sur la Chine dans les études comparatistes dirigé par Muriel Détrie et Philippe Postel (SFLGC, Lucie éditions) avec l’article intitulé : «La mémoire des accomplissements héroïques dans le Shijing et les poèmes homériques : une lecture croisée de deux corpus poétiques traditionnels».

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