Le projet de modernisation de l’art dans la Chine des années 1930 à travers les revues Shanghai Sketch, Yifeng et Arts and Life

22 novembre 2022 par Admin IAO
Vendredi 2 décembre 2022, Maison de la recherche – Sorbonne Université, 28 rue Serpente, salle 408, 16h-19h

Marie Laureillard intervient au séminaire PéLiAS (périodiques littérature, arts, sciences) : les périodiques comme médiateurs culturels, sur le projet de modernisation de l’art dans la Chine des années 1930 à travers les revues Shanghai Sketch, Yifeng et Arts and Life.

Le séminaire se déroule au format hybride. Merci de demander le lien de connexion en écrivant à Alexia Kalantzis ou Norbert Verdier.

Entre l’âge des seigneurs de la guerre et la guerre sino-japonaise, la décennie dite « de Nankin » (1928-1937) apparaît comme une trêve, une bouffée d’oxygène dans l’histoire tourmentée de la Chine du XXe siècle. Pendant une dizaine d’années, artistes et écrivains retrouvent une certaine liberté pour créer et rêver à une nouvelle nation. La presse illustrée, stimulée par l’irruption massive de la culture occidentale dans les ports ouverts comme Shanghai, participe du projet de modernisation de l’époque, comme en témoignent Shanghai Sketch (1928-1930), Yifeng (Le vent de l’art, 1933-1936) et Arts and Life (1934-1937). Shanghai Sketch, par exemple, outre des caricatures, présente des dessins très avant-gardistes, une typographie moderniste, des photographies et des reportages artistiques qui donnent un aperçu de la vision de l’art qu’avaient les dessinateurs de la revue, bien informés par la presse et les publications occidentales auxquelles ils avaient accès. Autre cas de figure, Yifeng, publiée par Sun Fuxi, qui a étudié à Lyon dans les années 1920, propose une réflexion approfondie sur la modernité artistique. Enfin, Arts and Life cherche à vulgariser des connaissances artistiques de tous genres en ciblant la classe moyenne alors émergente dans la métropole shanghaienne : on remarquera l’importance accordée aux arts appliqués et l’intérêt porté aux productions occidentales. Ces trois revues illustrées, aux objectifs distincts, seront analysées à la fois comme des moyens de communication et comme des objets culturels multidisciplinaires dans une perspective relevant de l’histoire de l’art, mais également des sciences de la communication (médiologie) et de la sociologie (réception). Nous nous demanderons comment elles ont pu promouvoir, chacune à sa manière et en opérant certains transferts culturels, le projet de modernisation de l’art de la Chine républicaine (1912-1949).

Plus d’informations : https://ceei.hypotheses.org/13866