Pauline CHERRIER

Maître de conférences à l’université Aix Marseille, Chercheur à l’Irasia (UMR 7306)
Chercheure associée au CEJ-INALCO
Courriel : pauline.cherrier[at]univ-amu.fr

Pauline Cherrier
Pauline Cherrier

Suite à une formation pluridisciplinaire dans le domaine des relations internationales et des sciences politiques à l’institut d’études politiques de Lyon, je me suis spécialisée sur le thème de l’immigration brésilienne au Japon. A partir de l’étude de ce fait migratoire j’ai analysé, pour mon master de recherche à l’université de Lyon, la formation de l’identité politique nationale du Japon, la confrontant avec celle de la France. J’ai alors décidé de poursuivre en thèse de doctorat l’étude des formations identitaires abordées sous l’angle de la représentation médiatique de l’altérité comme miroir d’une société. Mes recherches, dont une première partie s’est déroulée au Brésil à São Paulo auprès de la communauté japonaise de la ville, s’inscrivent à l’intersection des sciences politiques et des sciences de l’information et de la communication.

Domaines disciplinaires
Sciences Politiques, Sémiotique, Anthropologie.

Spécialité
Politique d’immigration japonaise, migration nippo-brésilienne, médias communautaires, société brésilienne, société japonaise

Projets de recherche

Mes recherches portent de manière générale sur les recompositions identitaires issues des confrontations interculturelles et sur la représentation des identités « minoritaires ». J’ai principalement travaillé sur l’évolution identitaire du Japon contemporain en considérant les mouvements d’immigration récents (immigration de nippo-brésiliens depuis les années 1990).

La recherche que j’ai mené en doctorat propose un éclairage sémiotique européen sur la signification politique de l’altérité analysée pour le cas de la migration nippo-brésilienne à travers les époques et les espaces. Si l’immigration des Japonais au Brésil date de 1908 celle des Brésiliens descendants de Japonais, les nikkeijin ou nikkei-brésiliens, a été officiellement et légalement encouragée par les autorités japonaises depuis 1990. Ces migrants dits dekassegui, des immigrés supposés temporaires, s’y sont pourtant progressivement établis. Ils y occupent principalement des emplois non qualifiés. Cette recherche analyse les modalités d’apparition des immigrés dans l’espace public de chacune des deux sociétés à travers les discours produits sur eux et par eux-mêmes. L’émergence d’un « espace médiatique » des migrants japonais au Brésil puis celle d’un espace médiatique brésilien lusophone au Japon reflètent la nécessité pour les immigrés d’être représentés et témoigne de leur statut au sein de leur société d’immigration. L’existence d’un espace médiatique brésilien au Japon, qui constitue l’un des éléments fondateurs du sentiment communautaire des émigrés brésiliens, fait écho à la manière dont leur présence a longtemps été maintenue invisible dans l’espace public japonais. La mise en perspective des deux mouvements migratoires, du Japon vers le Brésil puis du Brésil vers le Japon, souligne le rôle de l’héritage de l’altérité à travers les générations, dans le temps court et le temps long dans la formation des identités mixtes. L’analyse du statut de cette population nippo-brésilienne révèle les caractéristiques qui fondent l’identité nationale, brésilienne comme japonaise, et montre que, dans le contexte de la globalisation et des migrations internationales contemporaines, la définition de la « culture » est résolument une affaire d’ordre politique.

Mes recherches plus récentes approfondissent les aspects mémoriels et patrimoniaux de l’héritage des immigrés japonais au Brésil ainsi que de celui, bien plus récent, de la communauté brésilienne immigrée au Japon.

Publications principales

“ La question métisse au Japon, des nippo-occidentaux aux nippo-brésiliens, l’esthétisation comme processus d’intégration,” Marges et recomposition des normes dans le Japon contemporain, ouvrage collectif du groupe “Populations japonaises” (CEJ-INALCO), dirigé par J-M Butel (à paraître)

“ La représentation des Nippo-brésiliens en 2008 : du carnival brésilien aux protestations japonaises,”M.Raibaud, M.Symington, I.Untea, D.Waterman (ed.) Cultures in Movement, Cambridge Scholars Publishing, 2015, pp.331-345

“ Le traitement médiatique des travailleurs brésiliens du Japon durant la crise économique de 2009,” Ebisu- études japonaises, Maison Franco-Japonaise, Tôkyô, n°46, automne/hiver 2011, pp.37-70.

“Japanese Immigrants in Brazil and Brazilian Dekasseguis in Japan : Continuity of the Migration’s Imaginary vs. Reality,” Sociedade Japonesa e Migrantes Brasileiros : Novos Caminhos na Formação de uma Rede de Pesquisadores, MITA (Chiyoko), QUERO (Hugo Córdova), LITVIN (Aaron), HAINO (Sumiko) (eds.), Tokyo : Center for Lusophone Studies / Sophia University, 2008, pp.37-43.

TRADUCTION
japonais-français : Yûji Nakano, “La participation politique des étrangers au Japon,“ Revue Hommes et migrations, Article issu du N°1302, avril-mai-juin 2013 : Le Japon, pays d’immigration ?

Publications en ligne

Mémoire de fin d’études IEP de Lyon, 2005

Mémoire de master de rechercher Université de Lyon, 2006

– “Japanese Immigrants in Brazil and Brazilian Dekasseguis in Japan : Continuity of the Migration’s imaginary vs. Reality

– “ Le traitement médiatique des travailleurs brésiliens du Japon durant la crise économique de 2009 “. In : Ebisu, n°46, 2011. pp. 39-71.

Langues étrangères pratiquées
Français, anglais, portugais, japonais, (notions d’allemand)