Projet EyCon, Vision par ordinateur et archives photographiques des conflits coloniaux

Le Projet EyCon (Early Conflict Photography 1890-1918 and Visual AI) a permis d’utiliser des outils fondés sur l’intelligence artificielle et la modélisation des données pour analyser de grands corpus de photographie ancienne. La base de données du projet donne accès à des dizaines de milliers de photographies inédites documentant les conflits avec une focale sur les espaces coloniaux.

Photo : SHD (Iconothèque) GR 2 K 247 : Fonds Rumpf. Archives photographiques de Victor Forbin.

International aid and institutional development in North Korea

Following the Democratic People’s Republic of Korea (DPRK) government’s appeal for international assistance in 1995, a wide range of actors provided humanitarian and ‘light’ development assistance. The complex nature of a largely functioning but repressive state, limited capacities to deal with a protracted humanitarian crisis and the regime’s constant weighing of risks versus benefits shaped the space in which humanitarian projects were implemented. The decades-long interaction between the DPRK government and international aid actors has mainly been examined from the angle of institutional constraints such as strict state control, domestic regulations, restrictions of access to vulnerable groups and limited availability of data as well as international sanctions. While these factors continued to impact on the aid organisations’ activities, this presentation focuses on the institutional development and outcomes in the DPRK.

La présentation se fera en anglais et en français.

Séminaire de l’IAO : Mònica Ginés-Blasi

Mònica Ginés-Blasi, Marie-Curie Postdoctoral Fellow / IAO

Résumé : Investigations into 19th century Chinese indentured migration — the nominally paid procurement of peasants for export labour — tend to leave women and children inadequately represented. Inclusive of all those displaced, this presentation focuses on the integral components of various trafficking networks, from profit-driven traders to state institutionalisation. By putting into dialogue various networks of Chinese mobility usually studied separately, this study will problematize current conceptualizations about the « coolie trade » and Chinese indentured migration, and shed new light onto the place of Chinese labour migration in global dynamics related to the configuration and decline of the colonial world.
Cette conférence sera en anglais.

Séminaire de l’IAO – Bernard Thomann

Bernard Thomann, Professeur à l’Inalco, historien des politiques sociales au Japon

Résumé : La précarité au travail au Japon, mais aussi en France, est souvent associée par les sciences sociales aux périodes de récession et stagnation économiques. De plus, le récit d’un processus de sécurisation du salariat pendant la haute croissance (1955-1973), suivi d’une précarisation, surtout à partir des années 1990, y est dominant. Or une approche historique, fondée sur l’histoire orale, l’étude des archives du mouvement ouvrier et des entreprises, et la lecture des enquêtes sociales, permet de nuancer ce récit et d’historiciser d’avantage un concept – la précarité – très lié à la situation sociale des ères Heisei (1989-2019) et (Reiwa 2019-).

Séminaire de l’IAO : Philippe Gras

Philippe Gras, fonctionnaire au ministère des Armées, est spécialiste de l’histoire de la guerre d’Indochine

Résumé : La seconde partie de la guerre d’Indochine (1945-1954) est marquée par une nouvelle stratégie française pour contrer la poussée Vietminh vers le Laos : celle des camps retranchés. Cette stratégie vise à édifier des camps fortifiés éloignés du delta tonkinois, ravitaillés et appuyés par l’aviation, qui doivent devenir les bases offensives voulues inexpugnables. Modèle de ce que sera Dien Bien Phu, Na San est le premier exemple de camp retranché, attaqué sans succès par le Vietminh, en décembre 1952. Pourtant malgré la victoire française, Na San est le prélude tragique de Dien Bien Phu en 1954, symbole des errements et de l’illusion de la supériorité des armes.

Photo : Août 1953 évacuation de Na San (SHD)

Séminaire de l’IAO : Christopher Goscha

photo © Daniel Camus ; Jean Péraud/ECPAD/Défense

Christopher Goscha, professeur à l’UQÀM (Québec), historien du Viêt Nam au 20e siècle.

Résumé : En 2022, Emmanuel Macron a effectué une visite officielle à Alger pour réaliser une « réconciliation mémorielle » entre les sociétés française et algérienne sur la guerre qui les a déchirées (1954-1962). En 2020, il avait confié à l’historien B. Stora une « mission sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie ». Ces démarches tentaient d’affronter le passé, les tensions entre les deux pays et des problèmes d’intégration, et elles avaient sans doute des objectifs politiques. De façon frappante, la guerre d’Indochine reste dans l’ombre de l’Algérie dans la mémoire française, alors que pourtant le conflit indochinois (1945-1954), qui a opposé la France au Vietnam d’Hô Chi Minh, fut la guerre de décolonisation la plus violente du 20ème siècle. Comment expliquer cet oubli relatif du Vietnam à une époque où la France semble plus prête qu’auparavant à regarder son passé colonial en face ? Christopher Goscha tentera de répondre à cette question.

Photo Le commandant Marcel Bigeard, commandant le 6e bataillon de parachutistes coloniaux (BPC), en liaison radio au cours du parachutage de ses hommes sur Diên Biên Phu. Date : 16/03/1954© Daniel Camus ; Jean Péraud/ECPAD/Défense

Séminaire de l’IAO : Cécile Brice-Asanuma

Cécile Brice-Asanuma, codirectrice du laboratoire Mitate (CNRS) sur l’après Fukushima. Elle a publié : Fukushima, 10 ans après, sociologie d’un désastre

Résumé : En 2023, 12 ans après l’accident nucléaire de Fukushima, le gouvernement japonais prend la décision de rouvrir la quasi intégralité de l’ancienne zone évacuée. Dans ce contexte, la commune de Namie a été choisie afin de représenter le fleuron international de la résilience urbaine après un accident nucléaire. La reconstruction qui s’en suit, engendre de nombreuses controverses, dans un contexte environnemental où la pollution est toujours présente. Après un retour sur l’histoire des lieux, nous analyserons la nature de la reconstruction, les politiques de redynamisation économiques et démographiques, afin de dresser un premier bilan prospectif de la situation.

L’atelier : Concepts voyageurs, approches aréales

Cet atelier vise à examiner la manière dont les concepts circulent d’une société à l’autre, dont celles-ci s’en emparent, en modifient le sens et en font usage, produisant parfois des effets insoupçonnés. Cet atelier s’appuie sur des terrains d’enquêtes situés à travers le monde, hors des frontières nationales, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe, aux Amériques ou en Océanie. Il entend mobiliser les chercheurs et laboratoires de l’ENS de Lyon et des universités lyonnaises désireux de confronter leurs expériences de terrains et les ajustements de sens auxquels il donnent lieu.

Les organisateurs de l’atelier :

Frédéric Abécassis, ENS de Lyon, LARHRA
Pierre-Emmanuel Bachelet, ENS de Lyon, IAO
Mohamed Ben Mansour, ENS de Lyon, Triangle et Labex COMOD
Rémy Madinier, CNRS, IAO

Séminaire de l’IAO : Victor Louzon

Victor Louzon, maître de conférences à Sorbonne Université et chercheur au laboratoire Sirice.

Résumé : En 1947, un bref soulèvement, « l’Incident du 28 février », agita Taiwan contre le pouvoir chinois du Kuomintang après que la Chine eut récupéré l’île en 1945, mettant fin à cinquante ans de colonisation japonaise. Rapidement et brutalement réprimé, il est aujourd’hui au cœur des luttes mémorielles qui agitent Taiwan, avec pour enjeu la légitimité de la souveraineté chinoise sur l’île. Dans cet ouvrage, Victor Louzon se penche sur les mécanismes et la genèse de cette éruption de violence. Il l’analyse à la lumière de cinquante ans de relations sino-japonaises, en particulier la guerre de 1937-1945.

Séminaire de l’IAO : Elisabeth Chabanol

Elisabeth Chabanol,  EFEO, archéologue, spécialiste de la péninsule coréenne

Résumé : Les sources historiques écrites relatives à la construction des enceintes successives de la ville de Kaesong, dans la péninsule coréenne, documentent partiellement et partialement l’évolution de cette ancienne capitale du royaume de Koryŏ (918-1392). Avec le développement rapide de la ville et la priorité stratégique de la Zone économique spéciale de Kaesong, établie en 2004, la documentation des murailles et de leurs divers vestiges est devenue, d’un point de vue patrimonial, une question d’urgence. Après plusieurs années de recherche dans le archives du musée du Koryŏ de Kaesong et sur le terrain, un projet d’étude historique et urbaine se rapportant aux enceintes de la ville de Kaesong a été proposé à la Commission consultative pour les recherches archéologiques à l’étranger du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Sous son égide, en février 2011, la Mission archéologique à Kaesong, impliquant du côté français l’École française d’études asiatiques et du côté nord-coréen la National Authority for the Propection of Cultural Heritage (NAPCH, Corée du Nord), a été créée.