Catégorie d'actualités : Evènements
Viêt Nam, un passé à recomposer
Nouvel An Lunaire : Royaumes des Combattantes
Vietnam : un cri qui vient de l’intérieur
Nouvel an lunaire : Exploration et voyage en Asie
Fête de la Science 2020 : la nature dans la littérature contemporaine chinoise
Samia KOTELE, nouveau membre du bureau des jeunes chercheur·e·s du GIS Asie
Journée internationale des droits des femmes
![Journée internationale des droits des femmes, 9 mars 2020. Théâtre Kantor](https://iao.cnrs.fr/wp-content/uploads/2020/02/JourneeInternationale_DroitsDesFemmes_ENSLyon-9mars2020.jpg)
Projection : La soirée débutera par une séance de projection du film « Héroïnes électriques » réalisé par Alyosha (Archives de la Zone Mondiale) et FanXoa dans le cadre de son exposition en cours dans la galerie Artemisia. Solveig Serre (CNRS, CESR) et Luc Robène (U. de Bordeaux, THALIM) présenteront l’ANR PIND (Punk is not dead. Une histoire de la scène punk en France, 1976-2016) à l’appui du documentaire « Punk pas mort ! » de CNRS Images qui sera projeté.
Débat : Cette première partie sera suivie d’une table ronde animée par Marie Fabre (Triangle) et François Guillemot (IAO), intitulée « Femmes en lutte » consacrée à l’histoire des femmes et aux enjeux actuels des féminismes. Cette rencontre-débat réunira chercheuses et étudiantes : Christine Détrez (sociologue, Centre Max Weber), Nur Noukhkhaly (ENS de Lyon), Gnousse Francfort (ENS de Lyon, présidente de ENScène), Samantha Saïdi (Séminaire Félicité, Triangle), Michelle Zancarini-Fournel (historienne, U. de Lyon), Elise Zhong (ENS de Lyon, présidente de l’association arcENSiel).
Spectacle : La troisième partie de la soirée sera consacrée au spectacle vivant à travers le conte chorégraphique « La Rivière sous la rivière » (présentation ci-dessous). Enfin, les artistes de la Compagnie Inanna échangeront avec le public sur ce témoignage personnel et artistique.
Programme :
- 17h00-17h30 : Accueil des participants et du public, mot de bienvenue de l’ENS de Lyon / IAO
- 17h30-18h00 : Projection du road-video « Héroïnes électriques »
- 18h00-18h30 : Projection Vidéo Images CNRS / présentation de l’ANR PIND (une histoire de la scène punk en France, 1976-2016) par Solveig Serre et Luc Robène
- 18h30-20h00 : Table ronde « Femmes en lutte »
- 20h00-20h30 : Pause café/boisson sur la mezzanine
- 20h30-21h30 : Spectacle La Rivière sous la rivière (Compagnie Inanna)
- 21h30-22h00 : Temps de discussion avec les artistes de la Compagnie Inanna
Plus d’informations sur : http://www.ens-lyon.fr/evenement/savoirs/journee-internationale-des-droits-des-femmes?ctx=contexte
Nouvel an lunaire 2020 : Trajectoires de femmes et mutations sociales au Viêt-Nam
![Mékong Stories © Memento films distribution](https://iao.cnrs.fr/wp-content/uploads/2020/01/Mekong_stories.jpg)
Après une crise économique, sociale et politique sans précédent, illustrée par le phénomène des Boat People, les dirigeants vietnamiens décrètent une ère de « Renouveau » (Doi Moi) lors du sixième congrès du PCV de décembre 1986. Le secrétaire général du Parti (Nguyen Van Linh) invita les artistes « à ne plus courber la plume et se libérer des contraintes », à faire entendre leur voix. Cette recommandation au plus haut niveau de l’Etat-Parti fut suivie à la lettre avec l’avènement d’une nouvelle littérature incarnée par Bao Ninh, Duong Thu Huong, Nguyên Huy Thiêp ou Pham Thi Hoai, des innovations d’artistes plasticien.ne.s comme Truong Tan ou Y Nhi et une nouvelle vague cinématographique déconnectée de la propagande. La fin des années 1980 et les années 1990 marquent le départ puis l’affirmation d’un nouveau cinéma, plus en phase avec les réalités de la vie quotidienne, plus exigeant sur le plan pictural, plus critique sur le plan social et en prise avec les mutations économiques, sociales et culturelles du pays.
De nouveaux réalisateurs s’imposent. Parmi eux, Dang Nhât Minh, Luu Trong Ninh, Lê Hoang discutent du passé guerrier du pays offrant une vision moins clivée entre vainqueurs et vaincus. Si l’oppression politique n’est pas dépeinte directement, elle apparaît en filigrane derrière quelques titres marquants comme le très beau film « La jeune fille de la rivière » de Dang Nhât Minh, tourné en 1989, autorisé puis écarté des programmations. La nouvelle littérature s’avère être une source d’inspiration pour les réalisateurs donnant au cinéma de Dang Nhât Minh, de Viêt Linh ou de Vuong Duc une dimension internationale à travers des films désormais inscrit au patrimoine mondial comme « Nostalgie de la campagne » (1995) de Dang Nhât Minh. Une liberté de ton s’affiche au début des années 2000 au moment où la censure n’intervient plus en amont au niveau des scénarios et à l’arrivée des capitaux privés. A ce titre, le cinéma vietnamien s’enrichit des apports internationaux et de la vision particulière des Viêt Kiêu (Vietnamiens de l’étranger) à l’instar des réalisations de Lâm Lê, de Trân Anh Hung ou de Tony Bui.
En particulier, le nouveau cinéma s’intéresse à une jeunesse qui n’a pas connu la guerre et cherche ses repères face à la marche forcée de l’Etat-Parti vers une « économie de marché (capitaliste) à orientation socialiste ». Les générations sont confrontées à cette mutation sans précédent qui relègue l’héroïsme d’antan et la vertu révolutionnaire, promus par les autorités communistes, au second plan pour laisser place à une nouvelle société de loisirs, de sexe, de violence, de questionnements existentiels et d’affirmation de soi. Les fléaux sociaux (prostitution, drogue, gangstérisme) font l’objet de traitement spécifique à travers un cinéma populaire plus ou moins bien acceptés par les autorités ou bousculant les codes intellectuels mais très prisés de la jeunesse comme le démontre le succès de « Filles de bar » (2003) ou de « Gansta Girls » (2005) de Lê Hoang. Le cinéma de Phan Dang Di s’inscrit aussi dans la continuité des changements sociaux actuels entre désirs, amertume, rapports genrés et esthétique de la nature.
A côté de la réalisation cinématographique, de jeunes auteurs et autrices, soulignons-le, se mettent à dépeindre la réalité sociale du pays à travers des documentaires bruts décrivant le fonctionnement de la société vietnamienne en plein bouleversement. A partir de l’année 2004 les Ateliers Varan, présents au Viêt-Nam, permettent à de jeunes talents tels que Trân Phuong Thao, Nguyên Viêt Anh Thu, Trân Thi Cuc Phuong, Phan Huynh Trang, Nguyên Thi Thuy Quyên, Phan Thi Vâng Anh, Dung Hoang… de poser un regard lucide et sur le monde du travail et la place des femmes dans la société.
François Guillemot, IAO, CNRS, ENS de Lyon
Programme
17h00 : Vœux de Béatrice Jaluzot pour le Nouvel an lunaire suivis d’une présentation des films par Tatiana Tepliashina et François Guillemot.
Projections de trois documentaires :
- « P.A. » de Phan Huynh Trang (2006, 42 min)
- « Maman est partie à la ville » de Tran Thi Cuc Phuong (2010, 31 min)
- « Madame la chef de quartier » de Dung Hoang (2009, 42 min)
19h30 : Entracte
20h00 : Film de fiction
- « Mékong Stories » de Phan Dang Di (2016, 1h42, Memento films distribution)
Références :
Dang Nhât Minh, Mémoires d’un cinéaste Vietnamien, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence 2017.
Philippe Dumont et Kirstie Gormley (dir.), Le cinéma vietnamien / Vietnamese Cinema, Lyon, Asiexpo Editions, 2007.
Pham Vu Dung (dir.), Vietnamese Cinematography. A Research Journey, Hanoi, Thê Gioi, 2007.
Cérémonie de remise du prix de thèse 2018
Le prix de thèse de l’AFEC a été créé en 1998 grâce à Michèle Pirazzoli-t’Serstevens, alors vice-présidente de l’association. Il a été généreusement financé jusqu’en 2018 par l’AFEC et le Bureau de représentation de Taipei en France. Il récompense généralement deux travaux (parfois trois) : un premier sur la Chine ancienne et classique et un second sur la Chine moderne et contemporaine. Il est remis, en principe, par le représentant de Taïwan en France lors de l’assemblée générale de l’AFEC.
Pour en savoir plus : Prix de thèse de l’AFEC