30 ans de l’IAO

Dans cette optique, l’Institut d’Asie orientale, basé sur le site de l’École normale supérieure de Lyon, fait labelliser toutes ses activités de l’année « 30 ans de l’IAO » et prépare une journée de tables rondes qui réuniront membres actuels et passés du laboratoire, ainsi que divers intervenants extérieurs spécialistes de l’Asie orientale. Ces tables rondes se tiendront tout au long d’une journée de célébrations organisée mi-décembre au sein de l’espace La Parenthèse de la bibliothèque Diderot de Lyon, sur le site de l’ENS de Lyon. Au nombre de quatre et d’une durée de 75 minutes chacune, elles seront consacrées aux différentes missions et activités de l’Institut d’Asie orientale que sont la recherche, l’enseignement, la documentation, et la formation aux métiers en lien avec l’Asie orientale. Elles seront entrecoupées de courtes vidéos d’entretiens avec des membres fondateurs du laboratoire. Elles seront également accompagnées d’une exposition consacrée aux fonds documentaires constitués au cours de ces trois décennies, placée à l’entrée de la Parenthèse, ainsi que d’un aperçu de l’exposition virtuelle dédiée aux objets de la recherche et des chercheurs de l’IAO. Enfin, l’ensemble des activités et manifestations organisées autour des célébrations du trentième anniversaire de l’IAO fera l’objet d’une communication élargie, en collaboration avec les services de communication du CNRS et de l’ENS, ainsi qu’à travers divers supports médias.

Journée d’étude :  « Décrire le local : monographies, archives et cartes »
Mercredi 17 mai 2023, 9h-18h – Salle D8.003, ENS de Lyon 

Dans le monde chinois, la maîtrise de l’espace est consubstantielle de sa construction politique. Selon la légende, Yu le Grand aurait régulé les eaux avant de fonder la première dynastie chinoise. Au sein d’un tel ordonnancement spatial de la souveraineté, le point stratégique qu’est le centre a pour vocation de contrôler la périphérie. Des émissaires ont ainsi été mandatés depuis l’antiquité par la cour afin de collecter des informations aux quatre coins du pays. À partir des Han de l’Est, les élites locales ont commencé à « recentrer » leurs périphéries en représentant la faune et flore, les us et coutumes, et la configuration géographique de leurs régions. 

C’est dans ce contexte que les premiers écrits locaux ont vu le jour. Ils ont proliféré et se sont structuré durant le haut Moyen Âge, pour constituer, sous les Song, un genre à part entière et fondamental de l’historiographie chinoise : les « monographies locales » (difangzhi 地方志). Toutefois, les descriptions locales ou régionales ont continué à être exprimées sous la forme de récits, de cartes, d’inscriptions ou d’archives. Qu’ils relaient un discours officiel ou proposent une vision personnelle, les documents locaux dessinent un paysage social fort individualisé et détaillé, offrant ainsi un contrepoint bienvenu à l’historiographie officielle.

Depuis la seconde moitié du XXe siècle, les archives surgissent et les publications se multiplient : l’histoire régionale et locale suscite un vif intérêt, tangible dans l’émergence de l’École du sud de la Chine (huanan xuepai 华南学派), ou la numérisation accélérée de vastes corpus documentaires. Si la sinologie francophone peut se targuer d’une approche microhistorique ancienne et d’un usage éprouvé des monographies locales, le temps est venu de proposer un état des lieux des connaissances du local, et de réfléchir aux nouvelles approches et méthodes qui s’ouvrent. 

Programme détaillé

Séminaire Viêt Nam
Jeudi 16 mars 2023, 9h-12h – Salle de réunion de l’IAO

Co-organisation : François Guillemot (IAO) et Nguyen Phuong Ngoc (IrAsia)

« Le Viêt Nam et ses archives : faits anciens et nouvelles histoires »

Gerard Sasges, Department of Southeast Asian Studies, National University of Singapore et Iméra, Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université.
Discutant : Pierre-Emmanuel Bachelet (IAO, MCF ENS de Lyon)

« Vers une histoire circulatoire des religions : réflexions sur quelques pratiques translinguistiques et transculturelles au sud du Viêt Nam »

Jérémy Jammes, Professeur des Universités à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon (Sciences Po Lyon)
Discutant : Guilhem Cousin-Thorez (IrAsia, doctorant)

Résumés des interventions

Nouvel an lunaire 2023 : Promenades dans les « Royaumes des Chats »
Lundi 30 janvier 2023, 18h-22h – Théâtre Kantor, ENS de Lyon

En 2023, la nouvelle année lunaire est placée sous le signe du Lapin en Chine et du Chat au Vietnam. À cette occasion, l’Institut d’Asie Orientale vous invite à plonger dans les œuvres du cinéaste japonais Morita Hiroyuki et du dessinateur chinois Liao Bingxiong, qui mettent en lumière l’un comme l’autre des personnages de chats.

Une projection du film d’animation Le Royaume des Chats (Studio Ghibli) sera précédée d’une table-ronde animée par Norbert Danysz et réunissant Julien Bouvard et Marie Laureillard, respectivement spécialistes de bande dessinée japonaise et chinoise. Les discussions seront l’occasion de revenir notamment sur la symbolique des chats et sur leurs représentations anthropomorphisées qui caractérisent le dessin animé de Morita Hiroyuki (2002) comme les bandes dessinées de Liao Bingxiong (1946).

Programme détaillé

Journées d’études : « Les mondes chinois en images »
Jeudi 26 janvier 2023, 14h-18h et vendredi 27 janvier 2023,  9h-18h30 – Auditorium Dumézil, La Maison de la Recherche de l’INALCO, Paris. 

À l’occasion du Nouvel An chinois et dans le cadre du Focus Anthropologie du CNRS, les Assises de l’Anthropologie Française des Mondes Chinois (AAFMC) organisent une journée et demie de projection-débat de films ethnographiques sur la société chinoise, autour de trois thèmes : les savoirs techniques traditionnels de la Chine actuelle ; les ritualités taoïstes d’aujourd’hui ; les populations minoritaires dans les films historiques chinois de propagande. 

Programme détaillé

Cérémonie de commémoration du 50e anniversaire de la signature de l’Accord de Paris

de gauche à droite : Pierre Journoud, Jean-Christophe Noël et l'ambassadeur Đinh Toàn Thắng
de gauche à droite : Pierre Journoud, Jean-Christophe Noël et l'ambassadeur Đinh Toàn Thắng
de gauche à droite : un membre de l'Association d'amitié franco-vietnamienne (AAFV), Pierre Journoud et Daniel Roussel
de gauche à droite : un membre de l'Association d'amitié franco-vietnamienne (AAFV), Pierre Journoud et Daniel Roussel
de gauche à droite : Patrice Cosaert, Pierre Journoud et deux membre du PCF, une employée de la Mairie de Choisy-le-Roi qui fut chargée de s'occuper de la délégation vietnamienne en 1973 et l'un des chauffeurs de cette délégation
de gauche à droite : Patrice Cosaert, Pierre Journoud et deux membre du PCF, une employée de la Mairie de Choisy-le-Roi qui fut chargée de s'occuper de la délégation vietnamienne en 1973 et l'un des chauffeurs de cette délégation
de gauche à droite : Jean-Pierre Archambault, Pierre Journoud et Trần Tố Nga
de gauche à droite : Jean-Pierre Archambault, Pierre Journoud et Trần Tố Nga
de gauche à droite : Jean-Philippe Eglinger et Pierre Journoud
de gauche à droite : Jean-Philippe Eglinger et Pierre Journoud
l'ambassadeur Đinh Toàn Thắng prononçant le discours de clôture de la journée
l'ambassadeur Đinh Toàn Thắng prononçant le discours de clôture de la journée

Étaient présents à l’événement, outre l’ambassadeur Đinh Toàn Thắng, les sénateurs Pierre Laurent et Jérémy Bacchi, la députée Anne le Hénanff, des universitaires, des chercheurs ainsi que de nombreux invités vietnamiens et français.

Dans une conférence inaugurale à deux voix, Jean-Christophe Noël, historien et expert au Centre des études de sécurité (IFRI) a présenté le contexte militaire ayant précédé les accords de Paris tandis que  Pierre Journoud, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, évoquait l’aspect diplomatique et le rôle de la France dans la reconstruction du Vietnam après la signature des accords.

Plusieurs tables rondes se sont ensuite tenues sous la houlette de Pierre Journoud, réunissant universitaires et témoins oculaires des négociations. Parmi les intervenants, Jean-Pierre Archambault, ancien secrétaire général de l’Association d’amitié franco-vietnamienne (AAFV), Jean-Philippe Eglinger, entrepreneur français installé au Vietnam, Patrice Cosaert, ancien professeur de géographie à l’Université de La Rochelle, Daniel Roussel, ancien élu communiste de Béthune ou encore Trần Tố Nga, membre du FLN pendant la guerre.

Dans le cadre de cette célébration, Pierre Journoud a également présenté le livre « La mer de Chine méridionale au prisme du soft power« , ouvrage collectif publié fin décembre 2022 dont Laurent Gédéon est l’un des contributeurs.

Nouvel an lunaire 2023 : Promenades dans les « Royaumes des Chats »

Déroulé de la soirée

18h00 : Accueil du public

18h30 : Ouverture du Nouvel An Lunaire, mot de bienvenue de Béatrice Jaluzot, directrice de l’Institut d’Asie Orientale

18h45 : Table-ronde avec la participation de Julien Bouvard (MCF en études japonaises à l’Université Lyon 3, IETT), Marie Laureillard (MCF en études chinoises à l’Université Lyon 2, IAO) et Raphaëlle Yokota (docteure, ATER en études japonaises à l’Université Lyon 3, IFRAE, IETT, IAO), animée par Norbert Danysz (doctorant en études chinoises à l’Université Lyon 2, IAO)

19h30 : Pause

20h00 : Projection du film de Morita Hiroyuki – Royaume des Chats [Neko no ongaeshi 猫の恩返し]

Durée : 75 min (2002)

Résumé extrait du site Studio Ghibli France : Le scénario est centré sur l’adolescente Haru, une jeune fille ordinaire qui est involontairement impliquée dans un monde de félins. Un jour, alors qu’elle se promenait dans un parc, elle sauve un chat persan, qui en réalité est un prince félin. En remerciement, le prince lui offre des cadeaux fabuleux et l’invite à se rendre dans son royaume. Haru accepte et commence alors une aventure remplie d’épreuves et de défis.

© Photo Vincent Brault, Ens de Lyon – Service ENS Média

Le Japon, Mishima et moi. Mishima samouraï.

Ken

Performance théâtrale (création originale)
Mise en scène, conception et musique : Yôko Higashi
Avec : François Guillemot aka Fanxoa (lecture texte et collages sur écran), Jacques Rossi (acteur sur la scène du kenjutsu) et Yôko Higashi. Photo des collages : Vincent Brault (ENS Media).

À travers une adaptation libre de la nouvelle de Yukio Mishima, Yôko Higashi propose une performance théâtrale mêlant le travail du kenjutsu et le travail physique inspiré de la danse butô. Les corps en mouvement sont soutenus par des extraits de texte avec un fond musical mêlant des morceaux de Bérurier Noir librement remixés.

Durée : 25 minutes

Tabou
(Gohatto)

de Nagisa Oshima
avec Ryūhei Matsuda, Takeshi Kitano

Fiction l Japon l vostf l 1999 | 100 min l Couleur l 35mm

Kyoto, 1865. Le capitaine Toshiro s’éprend d’un jeune samouraï dont la beauté envoûtante attire tous les regards…

Plus d’information : https://www.forumdesimages.fr/les-programmes/toutes-les-rencontres/spectacle-ken-projection-tabou

Viêt Nam, un passé à recomposer

18h - 18h30 : entrée du public et présentation de la soirée et des intervenant-es 18h30 - 18h50 : projection du film "Bach Hong" (2019) d'Elsa Duhamel 18h50 - 19h40 : projection du film "Viêt Nam, un passé à recomposer" (2021) de Juliette Galli 19h40 - 20h00 : temps d'échange avec le public.

La mémoire et l’histoire font du Viêt Nam un terrain d’observation particulièrement complexe. Traversé par la révolution indépendantiste, les guerres (civile et internationale) et les exils, le pays a retrouvé la paix au prix d’un sacrifice humain profondément inscrit dans l’histoire mondiale. Le séminaire Mémoires d’Indochine dispensé à l’Institut d’Asie Orientale (IAO) s’est attaché depuis dix ans à élaborer une histoire d’en bas, à l’aune du vécu des populations locales. Pour clore cette recherche collective, cette projection/débat propose deux trajectoires d’exils vietnamiens en France. Celui d’une femme, Jeanne Dang, restituée par les images animées allégoriques de Bach-Hông, et celui d’un homme, l’Oncle Liêm puis de son fils, interviewés, par Juliette Galli. Ces deux récits interrogent tout à la fois passé et le présent, les brûlures de l’histoire et les souvenirs personnels.

Programme 

18h00 – 18h30 : entrée du public et présentation de la soirée et des intervenant-es

18h30 – 18h50 : projection du film « Bach-Hông » (2019) de Elsa Duhamel

18h50 – 19h40 : projection du film « Viêt Nam, un passé à recomposer » (2021) de Juliette Galli

19h40 – 20h00 : temps d’échange avec le public

* Crédits photos : M. Liêm © Juliette Galli – Bach-Hông © Elsa Duhamel / Fargo productions

Nouvel An Lunaire : Royaumes des Combattantes

Programme réalisée avec l’IAO et l’ENS de Lyon

17h30-18h00  – Accueil

18h00 – Mot de bienvenue et souhaits pour l’Année du Tigre de Béatrice Jaluzot, directrice et Claude Chevaleyre, directeur adjoint, de l’IAO.

18h10-18h40  – Performance de Yoko Higashi – Danse, musique, sabre (voir les photos : [Partie 1] [Partie 2])

18h40-19h50 – Discussion sur la thématique Arts martiaux et cinéma asiatique.

Avec : 

Corrado Neri, maître de conférences, Université Jean-Moulin Lyon 3
Pan Yiling, doctorante, Université Jean-Moulin Lyon 3
Chen Jiamei, doctorante, Université Jean-Moulin Lyon 3
Lin Qihong, doctorant, Université Jean-Moulin Lyon 3

Roxane Liot, études chinoises Master 1 à l’ENS de Lyon

20h00-22h00 – Projection de Tigre et Dragon, film de Ang Lee (2000)

Plus d’informations : https://nal2022.sciencesconf.org/

Vietnam : un cri qui vient de l’intérieur

Le réalisateur André Menras recueille la parole d’une génération de dissidents, de pêcheurs et de paysans vietnamiens en lutte contre les injustices sociales ainsi que contre l’expansionnisme chinois. Ce film politique dénonce les expropriations foncières abusives et l’autoritarisme de l’État-Parti à travers des témoignages peu connus. Tourné de façon clandestine, le film s’attache à mettre en valeur les conflits qui traversent la société vietnamienne tout en questionnant l’évolution politique du pays.

Nouvel an lunaire : Exploration et voyage en Asie

Alexandra David-Néel, Du Sikkim au Tibet interdit, documentaire de Jeanne Mascolo de Filippis et Antoine de Maximy.18h – Ouverture et présentation des films par Claudia Astarita et Virginie Berthebaud

18h15 Alexandra David-Néel, Du Sikkim au Tibet interdit, documentaire de Jeanne Mascolo de Filippis et Antoine de Maximy. (52mn)

Ce documentaire retrace la vie d’Alexandra David-Neel, première occidentale à pénétrer dans Lhassa en 1924. De ses débuts en tant que cantatrice à ses voyages en Asie, de ses premières affinités avec le féminisme et l’anarchisme à ses ermitages en terre bouddhiste, les multiples facettes de cette femme hors du commun nous sont présentées à travers les archives et les récits de l’exploratrice qui fut aussi une écrivaine prolifique. Le témoignage précieux de Marie-Madeleine Peyronnet, sa dernière gouvernante et amie, complète le tableau de sa vie avec humour et émotion. 

19h10 – Table ronde avec Jeanne Mascolo de Filippis, réalisatrice du documentaire, et Samuel Thévoz, chercheur et spécialiste du récit de voyage au Tibet, éditeur du premier roman d’Alexandra David-Neel.

Altay skiing adventure ( 阿勒泰野雪行记), documentaire de Li Shuang20hAltay skiing adventure ( 阿勒泰野雪行记), documentaire de Li Shuang. (20mn)

En 2005, des peintures rupestres ont été retrouvées à l’extrême nord de la Chine, dans la région de l’Altaï. Datées de 10 000 ans, elles représentent des hommes skis aux pieds. Aujourd’hui, à Hemu, petit village de la préfecture d’Altaï, les habitants perpétuent la tradition en fabriquant eux-mêmes leurs skis selon des techniques ancestrales. Cinq skieurs chinois vont à leur rencontre et partagent avec eux quelques moments de glisse mémorables…

20h20 – Clôture

Quelques liens pour profiter à nouveau de cette soirée.

– le documentaire sur Alexandra David-Néel :
https://www.youtube.com/watch?v=8YAODcV4IuY

– l’enregistrement de la table-ronde :
https://us02web.zoom.us/rec/share/GMabsBK2-vf67cOcCuoangaTiVYUwYFDBhDGHZmaOrFaDJCluHbN2ThW3kS7GL5v.wnh3GxyF4GFPzsbu

– le film sur le ski en Altaï :
https://alpinemag.fr/altay-wild-snow-rcm20/

– La grande histoire du ski, le documentaire Arte :
https://www.arte.tv/fr/videos/090577-000-A/la-grande-histoire-du-ski/

Les références des ouvrages de nos deux invités :

– Alexandra David-Neel, Cent ans d’aventure/Jeanne Mascolo de Filippis : https://www.editionspaulsen.com/alexandra-david-neel-2175.html

– Le Grand Art, premier roman d’Alexandra David-Neel/édité par Samuel Thévoz : https://le-tripode.net/livre/alexandra-david-neel/le-grand-art

Un Horizon infini. Explorateurs et voyageurs français au Tibet (1846-1912)/Samuel Thévoz : https://sup.sorbonne-universite.fr/catalogue/litteratures-francaises-comparee-et-langue/imago-mundi/un-horizon-infini-ndeg18-coll

Fête de la Science 2020 : la nature dans la littérature contemporaine chinoise

Animation d’un atelier pour la Fête de la Science 2020 : la nature dans la littérature contemporaine chinoise

CR de Virginie Berthebaud 

La Fête de la Science 2020 avait cette année pour thématique « Les Relations entre l’Homme et la Nature ». Ma participation est vite tombée sous le sens, puisque je prépare une thèse sur les représentations de la nature sauvage dans la littérature contemporaine chinoise. J’y ai vu une opportunité de faire découvrir la littérature chinoise à des scolaires, mais aussi et plus largement de mettre à l’honneur les sciences humaines, les lettres et les arts, disciplines qui restent souvent en marge de cet événement scientifique national.

L’atelier que j’ai proposé s’intitulait « LittéNature chinoise : voyage au cœur des espaces naturels ». L’idée de départ était de proposer une activité qui permettrait aux scolaires et au grand public de découvrir la littérature chinoise de manière ludique, en voyageant à travers diverses régions de Chine.

Après avoir présenté en introduction les spécificités géographiques du territoire chinois, j’ai proposé aux participants de lire six textes issus de cinq ouvrages différents, décrivant chacun une région de Chine. Ils ont ensuite tenté de deviner à quelle région chaque texte faisait référence. Enfin, j’avais prévu de profiter du temps restant pour analyser un peu plus en détails les relations entre l’homme et la nature telles qu’elles étaient présentées dans les textes.

Le format de l’atelier a très vite été chamboulé en raison des mesures sanitaires : l’ENS a décidé pendant le confinement de faire basculer toutes les activités de la Fête de la Science à distance. Malgré cela, j’ai décidé de continuer l’aventure en remodelant mon projet et en proposant une visioconférence d’une heure, couplée d’un atelier sur plateforme pédagogique pour que les participants aient un accès autonome aux textes. L’ENS a proposé un support technique efficace pour la création des différents ateliers en ligne, et j’ai notamment bénéficié d’une formation et de l’aide de plusieurs spécialistes en humanités numériques et sciences de l’éducation pour me familiariser avec leur plateforme Graasp.

Aperçu de l'exercice sur la plateforme Graasp
Aperçu de l'exercice sur la plateforme Graasp

Début octobre, l’ENS a lancé sa campagne de communication autour de la Fête de la Science. Comme je le craignais, même si leurs annonces touchent les enseignants de toute la région lyonnaise, les enseignants de langues et de sciences humaines en général ne prêtent pas forcément attention à ce type d’événements et mes créneaux sont restés vides. J’ai alors contacté l’inspectrice d’académie pour l’enseignement du chinois, qui gère non seulement l’académie de Lyon, mais toutes celles du quart sud-est. Résultat : mes ateliers ont tous été réservés en quelques heures par des classes de Grenoble, Avignon et Thonon-les-bains !

Les 7 et 8 octobre, j’ai donc animé ces ateliers, avec plus ou moins de réussite : les problèmes techniques sont venus jouer les trouble-fête, alors que je pensais avoir mis en place quelque chose de très simple… Le problème s’est présenté à bon nombre d’intervenants, et venait en fait des services informatiques des établissements scolaires qui bloquent certaines autorisations, dont celles pour les visios. J’ai donc dû me passer de son pour un atelier, et les autres ont nécessité plusieurs ajustements et un peu de temps perdu avant de commencer l’exercice.

Je garde tout de même un bon souvenir de cette première participation à la Fête de la Science, les élèves se sont montrés motivés et curieux, et les enseignants étaient ravis de pouvoir enrichir leur cours avec un peu d’analyse littéraire. Le format numérique a permis de toucher un public bien plus vaste que si j’avais animé l’atelier à l’IAO, mais avec des problèmes techniques qui n’auraient pas eu lieu autrement. Quoi qu’il en soit, je recommande cette expérience à quiconque s’intéresse à la vulgarisation scientifique ou à l’enseignement dans le secondaire !